Dans mon sac - Stéphane Audran

Bonjour à tous,

Je suis Stéphane Audran, photographe de spectacle et de portrait basé près de Nantes.

Je travaille depuis 10 ans pour un théâtre, et la photo de spectacle m’a emmené petit à petit à faire du portrait d’artiste.

Je suis honoré d’avoir été promu QEP (Qualified European Photographer) catégorie Portrait en 2019.

Je représente également le Headshot Crew de Peter Hurley en France, en devenant le deuxième Français Associate Photographer fin 2018.

J’ai intégré il y a 3 ans un espace de coworking, aménagé dans une ancienne imprimerie. J’y ai à la fois un bureau dans un espace partagé, et un studio avec cyclo de 50m2 aménagé dans une partie l’ancien espace de production.

Je vous propose un petit tour d’une partie de mon matériel, car ce sont plutôt quelques sacs que j’emmène parfois chargés sur un chariot de transport , en particulier lors de séances portraits au théâtre.

Je suis passé à la valise sur roulettes depuis des années, c’est pour moi la solution idéale quand on doit transporter plusieurs boitiers et objectifs sans se faire mal. Mon choix s’est porté sur la Manfrotto Pro Light Reloader Air-55, qui à la taille bagage cabine.

Au niveau des boitiers, j’ai travaillé jusqu’à l’an dernier avec deux Canon 5DmkIV, et en ai vendu un pour passer à l’EOS R à sa sortie. Avoir deux boitiers en même temps me permet d’être plus réactif, et m’évitait de devoir changer d’optique dans la poussière quand je bossais sur les festivals.

Je fais beaucoup de photo de spectacle ( du moins quand les théâtres peuvent ouvrir...), il me faut donc du matériel à la fois silencieux et performant en basse lumière. J’étais très content du rendu du 5DMKIV, dont la dynamique s’était bien améliorée par rapport au MKIII.
Cependant, j’étais encore souvent frustré de devoir me retenir de déclencher durant les silences , plus nombreux qu’on le croit au théâtre. Le photographe de spectacle doit être invisible, et inaudible. Je ne me déplace jamais à vue du public, et passe par le hall et les couloirs techniques quand je dois changer de point de vue... C’est du sport !

Quand l’ EOS R est sorti, j’ai donc voulu tester l’obturateur électronique, et son silence absolu.
Il m’a fallu quelques semaines d’adaptation, mais au final, c’est très pratique, à la fois de pouvoir déclencher sans bruit, et de profiter du potentiel du viseur électronique, simulation d’exposition, et focus peaking dans les cas ou je dois faire le point à la main, souvent à grande ouverture.

Le revers de la médaille est l’extrême sensibilité du déclenchement électronique au scintillement
( avec les led de plus en plus présents dans les spectacles, c’est une plaie ! ), et le phénomène de Rolling shutter, qui déforme le sujet s’il se déplace. Il m’arrive donc encore de repasser en déclenchement standard quand le niveau sonore le permet.

J’attends impatiemment la sortie officielle du R5 pour voir quelles sont les améliorations par rapport au R.

En terme d’optique, j’utilise principalement le 70-200F/2.8 L IS II pour le spectacle, avec le 16-35 F/2.8L II sur le deuxième boitier. Tout se petit monde est ficelé avec système d’accroche SpiderHolster, une Spider Pro HandStrap cuir/velours sur chaque boitier, et une ceinture Spider Pro Dual camera avec les platines dédiées vissées sous les boitiers.

Ca fait un peu cow boy quand j’arrive avec mes deux boitiers vissés aux hanches, mais c’est super pratique ! Les appareils sont proches du corps, protégés des frottements sur les cuisses. Le système d’accroche est doté d’un cran de sécurité, pas de risque que le boitier se décroche si je m’accroupis. On prend vite l’habitude de glisser sa main dans la sangle pour dégainer, en sécurité.

Travaillant avec deux boitiers depuis des années, j’avais d’abord adopté un harnais double CarrySpeed, très bien pour la répartition de la charge, mais les boitiers avaient tendance à se balancer un peu trop. Je remarquais donc rapidement une usure du au frottement de l’appareil sur mes pantalons, pile au niveau du rivet de poche.... Pas top pour la revente.

J’ai acheté récemment un 50mm f/1.4, pour un projet en top view au studio. J’ai bien un 24-105 F/4 L qui aurait pu marcher, mais pointé vers le bas, le poids du cailloux fait changer la focale. Un coup de gaffer faisait le job jusque là, mais c’était l’occasion d’avoir un 50 fixe abordable. Il m’accompagne désormais aussi souvent sur les spectacles, et en portrait.

Le 24-105 F/4 L IS me sert pour les portraits au théâtre. Je shoote souvent à la fois des portraits individuels et des groupes, il me permet de m’adapter rapidement. D’ouverture modeste cependant, je l’utilise très rarement en spectacle.

J’ai oublié de mettre mon TSE-24 F/4 L II sur la photo, il me sert pour les quelques reportages d’archi qu’il m’arrive de réaliser, parfois accompagné de son petit frère TSE-17 F/4 L.

Passons au studio !

J’utilise beaucoup le 100MM F/2.8 L IS Macro, à la fois pour mes sessions Headshot, et mes packshot.

Le Color Checker Passport d’ Xrite me permet de créer mes profils ICC pour un rendu colorimétrique précis.
Pour mesurer la lumière (oui, je suis un pinailleur....) j’utilise le Sekonik L-858D. Equipé du module radio Elinchrom, il peut contrôler mes flashs. Pratique, surtout quand tu en as un perché à 3 m de haut ! La fonction de mesure de contraste me sert régulièrement à régler mes ombres pile poile à -3,5 IL pour avoir le rendu que je souhaite dans mes portraits. On peut aussi le calibrer en fonction de la plage dynamique de son boitier, on sait ainsi tout de suite si la scène à photographier peut « rentrer » en une seule prise de vue.

Pour le headshot, l’appareil est sur pied, (un vieux manfrotto 55 Xpro B en alu ), équipé d’une rotule ball Manfrotto MHX Pro BHQ2.
Pour l’archi, j’équipe le pied d’une rotule micrométrique Manfrotto 410.

Au niveau de l’éclairage, j’ai 2 kits lumière, un monobloc sur secteur ( 2X Elinchrom ELC 1000 et 2X Elinchrom ELC 500 ) , et un portable sur batterie ( sur la photo ) quand je me déplace ( 2X Elinchrom Quadra Hybrid / 4 têtes flash quadra + 1x Elinchrom ELB 500 avec 2 têtes + 1x Elinchrom ELB 1200 ). C’est super confort ! Au théâtre, je peux monter un studio groupe et un studio individuel en parallèle. Je m’arrange souvent pour que ma source de débouchage des ombres soit la même ( souvent un quadra + Elinchrom umbrella Deep 120 ), je la mets sur un pieds à roulettes et je n’ai que la déplacer d’un set à l’autre.

Des adaptateurs me permettent de monter des boites rotalux standard sur les têtes quadra et ELB 500 plus compactes.

Pour le portrait, ma boite de prédilection est l’Elinchrom Deep Octa 100, une fois apprivoisée, elle a un rendu fabuleux ! Sur la photo, je montre sa petite sœur, la deep Octa 70, que j’ai équipée avec le kit de montage indirect. La source est placée dedans, et pointe vers l’intérieur, pour éliminer le pont chaud et diffuser davantage. C’est une technique empruntée à Félix Kunze, qui a assisté Annie Leibovitz et dont j’adore les portraits ( des deux, du maitre et du disciple ! ).

Le parc de modeleurs est complété par pas mal de choses, un bol beauté Elinchrom 44cm white, une Octa 135, une octa 175, une rotalux 100 carrée, une 60x80, 2x Strip 30x90 pour le Headshot, 1 strip Photoflex Half Dome NXT Small, 2 strip Photoflex Half Dome Medium white interior. Quelques parapluies, cadres de diffusion, réflecteur, grilles, bols, snoot....

Je viens d’acheter d’occasion une Elinchrom Litemotiv 120, dont j’ai hâte de tester le potentiel. Vu son gabarit et son poids, c’est sûr, celle-ci restera au studio !

Pour tenir tout ça, j’ai plusieurs C-Stand, du costaud pour une sécurité maximale. Ils ont une tige mobile au sommet, pratique pour déporter le pied. Certains ont une jambe réglable, qui me permet de les installer dans un escalier . Ça m’a sauvé la vie pour un portrait !

Quelques pieds compacts manfrotto également, plus pratiques à emmener, même si je déplace aussi régulièrement les lourds C-Stands.

Quand j’ai à emmener le matériel au théâtre, j’ai un charriot RocknRoller R12RT, pliable, mais aussi extensible, sur lequel je peux ficher un plateau rigide. Avec le temps, j’ai trouvé la méthode de chargement pour emmener tout mon bazar. Cerise sur le gâteau, (avec un peu d’élan, et la rampe qui va bien ) il rentre pile-poil dans mon Expert, ce qui m’évite de me casser le dos et de charger / décharger plusieurs fois.


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