057 - Des histoires très fortes, tu en as dans ta propre rue - Karine Péron Le Ouay

 
 

Karine Péron le Ouay a toujours été photographe, mais ne s’est pas toujours autorisée à être photographe. De son enfance en Amérique du Sud à la remise d’un prix par les filles de Robert Doisneau, elle a toujours eu un appareil en main, et aujourd’hui elle se consacre essentiellement à la production de reportages à destination de la presse, avec un talent certain pour trouver de l’intime et donner des clefs pour que tous puissent s’identifier même dans le sujet le plus banal.

Dans cet épisode, on parle :

  • de faire du charme à Steve Jobs,

  • de savoir saisir sa chance,

  • des différents sens du mot “humain",

  • d’avoir des étoiles dans les yeux,

  • de lumière naturelle,

  • de faire des autoportraits quand on a pas envie d’en faire,

  • de montrer sans montrer,

  • de ne plus voir le charme de ce qui nous entoure,

  • d’être au plus près de l’action,

  • d’immersion et de vivre 1000 vies,

  • de demander avec le sourire,

  • de l’intime,

  • de refaire son editing un an après,

  • mais surtout, on va voir pourquoi, à un moment, il faut se décider à passer des images isolées aux séries photographiques.

Bienvenue dans l'oeil de Karine Péron le Ouay.


A propos de l’invitée: Karine Péron Le Ouay

Hans Lucas - Instagram - Facebook

 
 


LEGOS DE L'ÉPISODE:

  • Je rencontre Steve Jobs dans l’ascenseur, j’ai une opportunité de reportage extraordinaire.

  • Pour moi la photographie c'est ça, je me mets en retrait pour mettre en valeur ce que je photographie.

  • Depuis deux ans je suis rentrée dans le photojournalisme et la photographie documentaire, c’est quelque chose que je développe et c’est vers ça que je vais.

  • Photographe dans l’âme, je le suis depuis toute petite.

  • On vivait en Amérique du Sud, et j’ai eu une enfance extraordinaire parce qu’elle a été faite d’aventures là-bas… J’ai fait le plein d’images extraordinaires enfant.

  • Je suis quelqu’un de discret par nature, donc je suis plutôt en retrait et j’observe toujours.

  • A 17 ans c'était ce que je voulais faire, photographe…après je ne me suis pas autorisée à le devenir tout de suite.

  • Option ressources humaines parce qu’il y avait “humain” dedans, c’est ce qui m’intéressait.

  • J’étais pas faite pour rester derrière un ordinateur, et le coté humain c’est pas comme ça que je le voyais.

  • J’avais besoin d'étoiles dans les yeux.

  • Je me suis dit mais finalement tout ce que j’ai fait jusque là ça a été des prétextes pour prendre de la photo. Il y a un truc qui ne va pas, il serait temps de retourner la situation et de dire “je commence par la photo et je la mets au service de tout ce que j’ai envie”.

  • Est-ce que je peux prétendre être photographe professionnelle, comment je peux faire, est-ce que mes photos sont assez bien, on se pose plein de questions.

  • Il peut m’arriver de partir avec mon appareil photo, il se passe rien du tout parce que je n’ai pas ressenti d’émotion, d’intensité, et à un moment donné il peut se passer quelque chose et là ça va être l’adrénaline.

  • Je ne prends pas de photos “de toute façon”, je n’y arrive pas.

  • La photo, c’est quelque chose que j’ai tellement attendu et qui est tellement précieux pour moi… quand je prends une photo c’est sacré, c’est précieux ce que je mets dans mon cadre.

  • J’ai besoin de la lumière, la lumière m’inspire.

  • Je cherche toujours la lumière naturelle, elle met en valeur, elle sublime.

  • C’est un peu naif de dire ça mais j’ai besoin de beau, il y a une forme de beauté dans tout ce que je photographie et la lumière met en valeur cette beauté.

  • L’ombre met en valeur la lumière.

  • Il (Cédric Gerbehaye) m’a dit “tu devrais tourner l’appareil vers toi”. Je me suis dit “faire des autoportraits il n’y a rien à raconter”… j’ai fait des essais, c'était une catastrophe… se prendre en photo, son visage, qu’est ce que je peux bien raconter avec ça? … Et en fait au bout d’un moment on finit par trouver quelque chose à raconter.

  • On ne fait pas attention, on est dans notre quotidien, et il y a des choses qu’on ne voit pas.

  • J’ai besoin d’être dans ce qui se passe… J’ai mon Leica Q2 dans la poche tout le temps, qui est en 28mm… ça te permet d’être au coeur de ce qui se passe, et en fait tu es dans l’émotion.

  • J’ai besoin de ressentir l'émotion donc j'ai besoin d'être près.

  • C’est ça que j’aime dans la photo documentaire, c’est le coté immersion, et que les personnes acceptent que tu rentres dans leur vie d’une manière ou d’une autre.

  • Ils m’autorisent à entrer dans leur vie, le temps de quelques secondes ou le temps de quelques semaines, et ça c’est extraordinaire parce que j’ai l’impression de vivre 1000 vies en étant photographe.

  • En général, quand tu demandes avec le sourire et que tu respectes les personnes, il n’y a pas de problème.

  • La photo, pour moi, c'est un prétexte à la rencontre.

  • Je travaille de plus en plus sur l’intime, peut-être que je recherche une forme de ça quelque part. Même dans le quotidien ou le sujet le plus banal qui soit, je recherche une forme de proximité.

  • C’est la grosse question de se dire “est-ce que je peux m’autoriser à prendre la photo?” dans ces moments là (intimes - NDLR)… En même temps, quand je me suis présentée à eux, je me suis présentée comme photographe.

  • Il faut l’expliquer, il faut le montrer, on en parle… mais en fait montrer à quoi ressemble leur vie c’est beaucoup plus parlant.

  • L’image a ça de fort, c’est qu’elle apporte un témoignage. Tu vois.

  • Il y a une sorte de devoir de témoignage quelque part, et c’est ça qui te pousse à prendre la photo… Ils m’ont permis d’être auprès d’eux à ce moment là parce qu’ils ont envie de parler de leur situation. Donc je suis un peu là comme le messager.

  • Je me dois de raconter leur histoire, et je suis là pour ça.

  • Il y a des soirées où j’avais mon appareil autour du cou et je n’ai pas pris une seule photo, parce que ça ne s’y prêtait pas. On avait besoin de se connaitre, pour diverses raisons, et puis à un moment je vais déclencher parce que ça va être le moment.

  • La photo documentaire c'est toujours de la lumière naturelle pour garder cette forme d’authenticité.

  • L’idée du portrait, c’est de montrer en une seule photo qui il est.

  • C’est assez curieux les editings… des fois tu dois le faire rapidement, et si tu y reviens une semaine, un mois, un an après, tu vas te dire “attends pourquoi j’ai choisi ces photos là?”.

  • Avant je faisais des photos par ci, par là et je n’avais pas cette démarche de série.

  • Ca marche parce qu’on s’y retrouve tous, ça nous touche tous.

  • Des histoires très fortes, tu en as dans ta propre rue.

  • Avec la photo, on a une forme de recul sur notre environnement, et moi dès que je passe derrière l’appareil photo, ce que je mets dans le cadre c’est précieux.

DANS CET ÉPISODE, ON PARLE DE:

  • Ces photos:

 
 

A propos du Podcast:

Hôte: Julien Pasternak - Instagram - LinkedIn - Clubhouse

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Générique d'intro: Joakim Karud (https://soundcloud.com/joakimkarud) 

Générique de fin: Dyalla Swain (http://soundcloud.com/dyallas)

 
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