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Canada - Renaud Julian

Paris, 2012

Je suis casanier.

Je ne parle pas anglais.

Je n’ai jamais pris l’avion.

Et puis finalement, une rupture conventionnelle passe par là, une autre moins conventionnelle aussi d’ailleurs, puis la photo… la photo qui rend curieux, des lieux, des gens, de la lumière… la photo qui devient doucement mon métier et me donne envie de sortir de ma zone de confort, de partir, d’explorer… et franchement quoi de mieux pour explorer qu’un road trip à travers le continent nord-américain ?

J’ai donc pris mon sac à dos, mon PVT, et je me suis envolé pour Montréal, sans autre plan que de rejoindre San Diego un jour ou l’autre.
J’arrive en mai à Montréal, où l’hiver est bien fini et où le printemps érable et la révolution des casseroles agitent les jeunes et moins jeunes qui revendiquent et manifestent, parfois dans le plus simple appareil.
Après quelques mésaventures et surprises administratives, je deviens l’heureux propriétaire d’un Dodge Grand Caravan (renommé Prosper), qui m’accompagnera fidèlement pendant ce long road trip de 8 mois.

Il va être bien difficile de résumer ce road trip en quelques mots…
Je laisse le soin à mes photos de vous décrire ce que j’ai pu voir, et pour le reste…

Pour le reste je peux vous raconter les mouches noires du Saguenay et les moustiques de Banff qui m’auront laissé une forte impression… cutanée, l’attraction touristique relativement décevante qu’est Niagara Falls, les villes nord-américaines qui sont un paradis pour la street photo, le blast que j’ai vécu au Saskatchewan en contemplant ses plaines à perte de vue, l’Icefield Parkway et ses panoramas fabuleux sur les rocheuses canadiennes, les parkings de Wallmart qui m’ont vu camper partout sur le continent, les 6 mois de régime macdo, le passage de la frontière américaine à Port-Angeles et la fouille minutieuse de mon van par des agents hilares, la peur que j’ai eu de voir ma voiture se remplir de sable pendant une tempête dans la Death Valley, la contravention de 90$ pour mauvais parking à Venice Beach…

Et puis finalement, je vous parlerai de Lloyd, gérant d’un hostel à Thunder Bay, montreur d’ours en milieu quasi naturel, et pourvoyeur de gros câlins, et de sa femme Willa, qui se battait contre le cancer avec le sourire. Je vous raconterai ma rencontre avec Edward, qui m’a invité au resto à Malibu pour mon anniversaire. Je vous dirai le plaisir que j’ai eu à discuter avec Kerria à Vancouver, jouer au billard avec Simon à Jasper, prendre Eleanor en stop, regarder le débat Romney-Obama avec Father Tom à San Francisco… et tant d’autres.

Bien sûr il y eut aussi les moments de doutes, la solitude, les pannes, la santé qui vrille, le genou qui grince… mais putain c’était bon !
Ma voiture était ma maison, le parking du Wallmart était ma terrasse… et finalement, le continent entier était mon jardin.
Hors de ma zone de confort, j’ai finalement ressenti un peu de liberté, de plénitude, beaucoup de curiosité… et j’aurai pu vivre ça plus intensément si je ne m’étais pas un peu trop concentré sur les photos, mais ce sera l’objet d’un autre voyage et l’occasion de revenir !

Retrouvez cet article et la suite du voyage à l’adresse suivante: https://renaudjulian.com/canada

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Best of France awards 2020

J’ai reçu quelques grands noms de la photographie de mariage dans le Podcast, et le dernier en date au moment de la rédaction de cet article, Franck Boutonnet, a eu cette belle initiative en fin d’année dernière: regrouper l’ensemble des awards Français dans une vidéo qui mettrait en valeur la “French touch”, qui est l’air de rien reconnue à travers le monde.

Un grand bravo aux 93 photographes qui ont envoyé en tout 1000 images (ramenées à 300 une fois les multi awardées triées). Chacun est mis en valeur avec au moins une image affichée pendant au moins une seconde, sachant que 30% des participants n’ont qu’un award sur l’année, mais n’en sont pas pour autant moins visibles.

Un grand cru donc pour cette année particulièrement difficile, bravo à Franck Boutonnet et Sylvain Gardères d’avoir mené ce projet de main de maître.

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Teaser: Albin Durand

Découvrez le travail de mon invité dans le prochain Podcast en avant première sur le blog.

Mon invité cette semaine est Albin Durand, photographe sport et Lifestyle, et vous nous entendrez parler de ses références, de webdesign et social media, d’être un couteau suisse à l’heure des réseaux sociaux, et de… café.

Ci-dessous, les photos et séries dont nous parlerons en cours d’épisode:

Sortie de l’épisode ce jeudi à 9h, comme d’hab’.

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Teaser: Renaud Philippe

Mon invité cette semaine est photo-documentariste et est la recommandation d’invité d’Olivier Laban-Mattei. Dans cet épisode, nous aborderons notamment l’importance de réussir à faire de la photo son métier, si on veut être capable de tenir la promesse qu’on fait aux gens qu’on photographie de transmettre leur histoire.

La photo dont nous parlerons au cours de l’épisode:

Podcast_RenaudPhilippe009.jpg

En attendant l’épisode, vous pouvez vous faire une idée du travail de mon invité sur son site: http://www.renaudphilippe.com

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Teaser: Valérie Jardin

Ce jeudi, je reçois Valérie Jardin dans le Podcast.

Street photographe accomplie et formatrice reconnue dans le domaine, nous parlerons de la transition entre photographe “pro” qui fait des photos pour les autres et photographe “amateur” qui n’en fait que pour soi, de la beauté et du moment, et de la bonne façon de considérer la street photography, coté documentaire plutôt que coté technique.

Ci-dessous un extrait de son porfolio, les photos dont nous parlerons pendant l’épisode sont les deux premières de la série.

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Teaser: Louis Brunet

Cette semaine, je reçois Louis Brunet dans le podcast et nous aborderons notamment le fait de trouver un second souffle dans sa pratique photographique, au moment où ça devient plus un boulot qu’autre chose.

En attendant, vous pouvez découvrir le portfolio de Louis ci-dessous, les photos dont nous parlerons en cours d’épisode sont les deux premières de la galerie.

Rendez-vous ce jeudi pour la sortie de l’épisode.

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Teaser: Anaïs Novembre

Mon invitée cette semaine est Anaïs Novembre, photographe de studio mode et beauté recommandée par Jean-François Verganti lors de son épisode.

Vous pourrez découvrir son portfolio ci-dessous avant la diffusion du podcast jeudi prochain, les photos dont on parle pendant l’épisode sont les deux premières de la série.

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Teaser: Olivier Laban-Mattei

Venez découvrir le travail d'Olivier Laban-Mattei, invité du prochain podcast, et faites connaissance avec ses images et notamment celle dont nous parlerons au cours de l’épisode.

Cette semaine, mon invité est Olivier Laban-Mattei, photo journaliste et photo documentariste (vous entendrez en cours d’épisode que le terme exact fait débat entre nous 😉) depuis plus de 20 ans, qui a passé 10 ans à couvrir le monde pour l’AFP, dont la guerre en Irak, l’insurrection en Iran, et les tremblements de terre à Haiti. Il a reçu 3 World Press Awards au cours de sa carrière, et est aujourd’hui photographe indépendant et se consacre à des projets au long cours, que vous pourrez découvrir rapidement ci-dessous et beaucoup plus en détails sur son site.

La photo que nous analyserons plus en détails au cours de l’épisode de ce jeudi sera la première de la série, appelée 01_Neige_Noire.

Rendez-vous jeudi 9h pour la mise en ligne de l’épisode, et samedi pour faire un tour dans son sac.

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Cross - Malo x Julien Apruzzese

Découvrez la rencontre et les portraits croisés des photographes Malo et Julien Apruzzese, sur le blog dans l'oeil du photographe.

C’est l’histoire d’une rencontre entre deux photographes,
d’un projet que Julien Apruzzese souhaitait proposer à Malo.
L’histoire de cet instant où nait l’idée, ce moment latent, en apesanteur,
où nous prenons le temps de retrouver notre imaginaire.

Dans le processus de création d’une image, le chemin est encore plus beau que le final.
Dans nos mémoires, il restera ce moment furtif où cette image effleurait notre imaginaire,
somme des inspirations acquises au gré de nos expériences visuelles.

Ils se sont alors proposés un regard croisé, libre,
sans dévoiler en amont la mise en scène choisie.
Julien fit le choix d’une scène intérieure, Malo d’une scène extérieure.
Mais tous deux ont convergé vers cette même ambiance, la nuit, son atmosphère, ses lumières,
qu’ils ont souhaité mettre en image avec le moyen format Fujifilm GFX 100.

Cette semaine dans le blog, je vous présente les portraits croisés de Julien Apruzzese et Malo, réalisés avec la complicité de Fujifilm et Profoto.

Au delà de la beauté de ces images, on y retrouve l’esthétique minimaliste et très riche en détails de Julien, que vous aviez déjà eu l’occasion de découvrir dans le Podcast, et toute l’imagination de Malo et son sens de la mise en scène léchée, presque cinématographique, où chaque scène est remplie d’une multitude de petites choses mais rien n’est jamais laissé au hasard (et dont vous découvrirez l'épisode d’ici quelques semaines).

Pour ceux qui prennent plaisir à décortiquer la création d’une image, vous pouvez lire le post complet sur le site de Julien, qui présente les concepts et diagrammes d'éclairage et vous aideront à comprendre toute la complexité de la construction de ces images. Il présente également le making of en images et en vidéo, et c’est une lecture très intéressante si vous vous demandiez comment sont créées de telles images.

Liens:

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Vies à vie - Déborah Leca et Jonathan Paciullo

Découvrez la très belle série photo “Vies à vie” de Déborah Leca et Jonathan Paciullo, sur le blog dans l’oeil du Photographe.

« Vies à vie » est né en 2008 quand ce couple (lui photographe, elle rédactrice photo) se lance le défi de se faire découvrir le monde à travers le regard de l’autre. En se photographiant en miroir, chacun capte la vérité de l’autre. A l’arrivée, deux photos d’un même moment, et toute une vie qui défile : des premières vacances à la naissance de leur fille, des instants en famille à ceux passé entre amis…

Avec ses diptyques, «Vies à vie » prend le contrepied de la tendance selfie et dresse un décor en trois dimensions où celui/celle qui regarde devient un tiers participant à ce jeu photographique.


J’ai choisi de mettre en avant cette série photo car elle répond à une idée reçue assez courante, qui voudrait qu’une série de qualité, c’est surtout une très bonne idée. Au delà de la beauté des images, ce qui accrocherait l’oeil, c'est un thème récurrent qui donne à la série toute son originalité et tout son intérêt.

Mais si l’idée est importante, la réalisation, le message et la constance le sont tout autant, et cette série l’illustre parfaitement.

Réalisation d’abord, car si l’idée de base est de faire des photos en miroir, elles ne sont pas faites au hasard, chacune des images du diptyque renvoyant à l’autre en intégrant des éléments communs sous un angle différent. Sans ce souci du détail, la série ne fonctionnerait pas aussi bien, et on voit tout le background photographique des auteurs se matérialiser dans ces petits détails.

Message ensuite, car à l'ère du selfie tout puissant, prendre une photo de l’autre sans se soucier d'être dessus tout en étant certain d'y être présent est presque un acte militant, et cette seule différence rend ces images incroyablement fortes.

Constance enfin, parce que c’est la grande différence entre un projet réussi et un projet qui n’est pas fini. La plupart d’entre nous abandonnent en cours de route, Déborah et Jonathan continuent depuis 2008, malgré la pression que peut représenter la préparation de ces images (car je n’imagine pas une seule seconde qu’elles ne soient pas un minimum réfléchies), depuis toutes ces années, avec les contraintes d’une vie de couple qui, pour la plupart des gens, feraient qu’ils ne penseraient même pas à faire une seule photo, encore moins deux en même temps.

J’arrête mes analyses et je vous laisse profiter de ce court extrait de leur série, que vous pouvez découvir dans son intégralité à cette adresse.

Retrouvez la série complète: https://viesavie.tumblr.com

Instagram

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Shit, shower and shave - Alain Licari

Découvrez la série photo “Shit, shower and shave” réalisée par le photographe Alain Licari, sur le blog dans l’oeil du photographe.

“There are three things I hate in life: Shit, Shower, and Shave”

Bill

Jeffrey City _ Wyoming

Août 2019


Le vent siffle et rien ne l’arrête. Il se faufile entre les bâtiments en ruine, balaie l’herbe folle autour des carcasses de voitures et de bus, témoins de la prospérité passée. Un panneau grince ; un truck passe lourdement le long de la Highway 87.  L’écho du moteur résonne longtemps sur la route qui s’éloigne à perte de vue. Une voiture s’arrête devant la pompe à essence. Le temps s’écoule lentement à Jeffrey City.


Dans les années 40, d’importants gisements d’uranium sont découverts dans les collines autour de ce qui n’était alors qu’un comptoir de ravitaillement et une station-service. Jeffrey City  voit le jour. Trente ans plus tard, au plus fort de la Guerre Froide, l’exploitation des mines s’intensifie et la ville se développe : des hôtels, des restaurants, des lotissements sont construits pour accueillir les ouvriers et leur famille attirés par les perspectives économiques. Jeffrey City prospère et compte jusqu’à cinq mille habitants. Mais à partir des années 80, l’activité minière cesse progressivement et la ville perd rapidement près de 95% de sa population. En 2010, le recensement américain dénombre cinquante huit âmes.

Aujourd’hui, Jeffrey City  est une ville à moitié abandonnée et ils ne sont qu’une poignée à y vivre encore. Retraités, saisonniers ou marginaux : certains ont toujours vécus là ; faute de mieux, d’autres sont arrivés il y a quelques années mais tous affirment avec fierté « qu’ils sont chez eux », « qu’ils vivent au milieu de nulle part ». 

Jeffrey City illustre un pan de l’histoire américaine, faite de conquêtes de territoires menées au gré des découvertes des ressources naturelles et de leur exploitation. Cette ville incarne la Conquête de l’Ouest, les espoirs et les déceptions des premiers pionniers américains. Elle est cette Amérique qui vit à l’écart des grandes et riches métropoles ; une Amérique qui a connu la prospérité et qui en quelque sorte, attend à nouveau son heure.

En août 2019, j’ai passé plusieurs semaines à Jeffrey City et j’ai pris le temps de rencontrer ses habitants, de recueillir leurs histoires. Ma série photographique raconte un peu de leur vie.


  • La série « Shit. Shower, and Shave » est actuellement présente à la galerie La Place des Photographes (Arles).

    Rencontres Estivales

    La Place des Photographes 

    1 rue Réattu

    3 > 30 juillet 2020

Festival Confrontations Photographiques 2020

9 >11 octobre 2020

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Le gantier Napolitain - Ronan Jegaden

Ronan Jegaden partage avec nous la série photo qu’il a réalisée sur un gantier Napolitain, qu’il avait mentionné dans le podcast.

Si vous avez écouté l’épisode de Podcast avec Ronan Jegaden, vous l’aurez entendu raconter l’histoire du gantier Napolitain. il avait créé une galerie spécialement pour l’occasion vers laquelle j’avais inséré un lien, mais comme je suis toujours à la recherche de belles galeries à publier, il était finalement logique qu’elle apparaisse sur le blog.


Raconter une histoire en douze images est une gageure et un défi. Voici le contexte…

Nous sommes en congé à Naples au printemps 2016, mon épouse cherche toute une matinée un gantier introuvable dans le quartier de Sanita. Tout le monde sait qu’une jeune française cherche le gantier OMEGA. Vers onze heure un jeune homme lui propose de l’accompagner pour trouver le lieu. OMEGA n’est pas une boutique… C’est l’un des plus anciens ateliers de ganterie de la ville situé au troisième étage d’un immeuble. Sandrine entre dans l’atelier… L’histoire peut commencer…

Je ne peux la raconter en entier ici… Trop riche, trop longue. Mais lorsque le lendemain j’entre à mon tour dans l’atelier, accueilli par son directeur, je tombe amoureux de tout ce que je vois ! Le lieu, la lumière, l’odeur… Deux heures durant Mauro Squillace nous raconte l’histoire de son travail. C’est décidé ! Je reviendrai à Naples, prendre le temps nécessaire pour faire des images à la hauteur de ce que je vois. À l’automne 2016 je suis de retour, voici douze images de ce travail photographique.

Retrouvez Ronan: www.ronan-jegaden.com

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Fantomatiques - Julien Chadaigne

Découvrez la série de street photography “Fantomatiques” de Julien Chadaigne, réalisée en pose longue à La Défense.

Pour cette série, « Fantomatiques », j’ai déambulé dans les couloirs de la gare de La Défense, le quartier d’affaires près de Paris. 

Ce lieu, comme d’autres du même genre, est un lieu de passage, de transit où les gens ne restent pas. 

Ma série a pour but de montrer, de faire apparaître ce que « nous fait » la traversée de ce lieu. 

Les lumières, l’atmosphère, les murs, les autres personnes. Que « traversons-nous » lorsque nous passons par là ? 

J’ai utilisé une technique de pose longue pour pouvoir montrer ce qui est caché dans ce lieu particulier : montrer les traces invisibles que laissent sur nous les lumières, les bâtiments, les autres personnes. Parce que lorsque nous passons par ces endroits, on n’en ressort pas sans une certaine sensation particulière. 

Tout semble fantomatique.

Retrouvez Julien sur son site Internet: www.julienchadaigne.com

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Gertrude - Muriel Meynard

Découvrez le projet mené par la photographe famille, studio et mariage Muriel Meynard pendant le confinement; qui donne lieu à cette belle série.

2020 : l’année des bonnes résolutions et du renouveau, l’année où je me (re) trouvais après 15 ans d’activité et 3 ans de (pré)confinement et de parenthèse pendant lesquels mon rôle de Maman a pris le dessus sur tout. 

Au programme : nouveau site, nouvelle com, un style que j’ai enfin trouvé et avec lequel je me sens bien…
Une formation Photocoach plus tard, des idées et des projets plein la tête, je suis prête ! Mon nouveau « home-studio » a seulement 2 ans, je viens de renouveler mon éclairage, d’acheter quelques accessoires que je vais bientôt tester… mais soudain « y’a un bug », un virus pas du tout prévu…

On repousse tout et on patiente… mais une fois la maison nettoyée, mon mari, mon fils, les chats, le chiens, les fleurs du jardin, les escargots, pris en photo… j’aperçois l’ennui et la routine au loin…

C’est à ce moment précis que Gertrude est entrée dans ma vie : venue de Chine, plutôt grande (1,80m), très mince, pas très bavarde, et un peu raide, elle s’est installée dans mon « atelier photos » pendant quelques semaines. 

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Au début, elle devait m’aider à travailler mon éclairage, mes décors, essayer les tenues du studio et les montrer aux futures mamans. Et puis quelques confrères ont créé un groupe et mis en place un concours pour les photographes sur FB, et cela m’a donné l’envie, pour le petit délire et le défi que cela représentait, de mettre en scène les aventures de Gertrude. 

J’ai donc posté régulièrement des photos d’elle sur le groupe, et aussi sur ma propre page, qui recevaient pas mal de commentaires et me permettaient de garder du lien par des partages positifs et humoristiques.

Pour chaque photo j’imaginais une vraie scène que je pourrais reproduire par la suite, et je retouchais son visage pour la rendre un peu plus « girly ». Elle s’est vite retrouvée enceinte, s’habillait pour sortir, trainait au lit le dimanche matin, avait des insomnies, profitait du soleil dans le jardin, a eu droit à sa séance photo artistique, et a fini par accoucher, le 10 mai, d’une petite Liria (qui signifie Liberté en Albanais 😉)

Au final elle m’a bien aidée ! Je n’ai pas fini mon site (l’actuel ne me sert plus à rien, mais j’ai avancé, ça progresse !), n’ai pas (trop) mis mes réseaux sociaux à jour en dehors de FB et de mon Instagram dédié aux mariages et des stories « spéciales confinement », mais la fausse fenêtre créée dans le studio, le décor « chambre bohème », les fonds et éclairage artistiques, les tenues et accessoires, la balancelle dans le jardin, etc. qu’elle a testés m’ont servi, notamment la semaine dernière, lorsque j’ai eu la joie de recevoir Laetitia, pour une séance grossesse artistique (oui, un vrai modèle ! Des bras qui bougent, une bouche qui parle, un regard de braise…)

Elle m’a aussi aidé à faire face aux sentiments bizarres de cette période particulière : alors que je n’avais pas envie de faire grand-chose, elle m’a motivée : grâce à elle j’ai continué à écrire avec la lumière, à créer, à imaginer. La photo est mon « art-thérapie », ce que j’aime et que j’ai envie de faire !

Gertrude n’est pas très loin, toujours prête à rendre service ! Je lui dédicacerai l’un des premiers articles de mon blog, certainement vers septembre, quand mon tout nouveau site sera prêt, ne manquez pas ses prochaines aventures ! 

Retrouvez Muriel sur :

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Underground - Pierre-Louis Ferrer

Découvrez la série photo Underground de Pierre-Louis Ferrer sur le blog DLODP.

Pierre-Louis Ferrer est passé dans le podcast à l’adresse suivante, nous avons évoqué cette série pendant son interview et il a gentiment accepté de la partager avec nous.


« Underground » est un projet photographique à long terme débuté dans le métro parisien durant l’automne 2017. Pensé comme une succession de scènes de vie dans l’obscurité, ce projet présente des environnements sombres et peu définis où circulent des êtres humains absorbés par leur quotidien.

Le but premier de cette série est d’illustrer une vie souterraine imperceptible où la lumière artificielle de l’environnement urbain est absente. Seul le flash du photographe révèle les scènes se déroulant face à lui, donnant un caractère claustrophobe et anxiogène aux instants captés. Dans le métro, un parallèle peut être fait entre les sujets se rendant à leur travail et des mineurs se mouvant dans des boyaux souterrains, sombres et sans but visible. Les attitudes figées alternent ainsi entre déplacements dans des couloirs sans fin, recherches d’itinéraires invisibles ou encore utilisation d’escaliers menant à des niveaux inconnus.

Retrouvez Pierre-Louis Ferrer: http://www.plferrer.photos/

Son profil Label Photographie

Lien direct vers la série complète dont vous pouvez acheter des tirages.

https://www.instagram.com/plf_photographie/

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Transparences - Cyril Zekser

Qui n'a jamais joué enfant avec une lampe de poche à éclairer au travers de sa main, fasciné par l'aura plus ou moins rouge qui en résulte ?
Ce souvenir est remonté brutalement à la surface quand, en bon geek prêt à tester toutes les apps innovantes sur mon smartphone - j'ai essayé de prendre mon pouls avec l'appareil photo...

Et si je peux transpercer mon doigt avec de la lumière, je peux le faire avec la nourriture.

L'idée de la série était née. Expérimentation avec des produits bruts (bar, tête de veau, volailles, fruits et légumes...) 

Et pourquoi pas dans un livre de recette ? Hop, quelques amis restaurateurs ont répondus présents, seule contrainte : le plat doit être à la carte pour éviter "d'acheter exprès", et les ingrédients dans les mêmes proportions.

Le chef dresse en dehors de l'assiette la recette telle qu'il la sert à ses clients dans son restaurant. Il crée ainsi un tableau éphémère rayonnant, où les aliments changent d'aspect voire de couleur. Cette liberté permet au chef d'exprimer toute sa créativité et sa touche personnelle. Le produit brut retrouve des couleurs et renaît à la vie.

David le Quellec a été le tout premier à s'essayer et à tenter l'aventure, il est toujours là pour expérimenter et je l'en remercie. Grâce à lui j'ai été lauréat du concours des photographies de l'année catégorie culinaire en 2016.

D'autres chefs se sont greffés à l'aventure, certains par goût de l'art, d'autres par amitié, tous en sont sortis "émus" par le résultat, visible uniquement après la prise de vue.  Ensemble nous cheminons sur le chemin de la construction de l'équilibre entre les couleurs, les textures, les épaisseurs pour obtenir pas à pas le résultat final, à l'instar d'un parcours initiatique.

Les chefs qui ont participé à ce projet sont :

  • David Le Quellec - Chef du Moulin Rouge

  • Thibault Sombardier - Chef du restaurant Antoine* - Paris

  • Akrame Bennalal - Chef du restaurant Akrame ** - Paris  (fermé depuis)

  • Frédéric LeGuen-Geffroy - Chef d'un restaurant Privé du groupe Michel SARRAN

  • Denny Imbroisi - Chef du restaurant IDA - Paris 

  • Lucas Felzine - Chef du restaurant UMA - Paris (fermé depuis) 

  • Olivier Chaput - Chef du restaurant Show Devant à Villejuif

  • Julien Serri - Pizzaïolo et propriétaire de Magnà

 
 

Cyril ZEKSER
Auteur Photographe Culinaire
Disciple d'Auguste Escoffier
+33(0) 662.360.111

Facebook - Site Web

Cyril a été le tout premier invité du Podcast, à écouter à cette adresse.

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Doorportraits - Stijn Willems

Découvrez la très belle série de photos de famille réalisée par Stijn Willems pendant le confinement.

Stijn Willems est un photographe de mariage et de portraits basé en Belgique, vous trouverez ses coordonnées à la fin de cet article.

Traduit de l’anglais, texte original en bas de page.

Pendant la basse saison des mariages, notre fils est né, notre troisième enfant, et en ce début d’année j’ai pris le temps de traiter toutes mes images et de passer du temps en famille. Je pensais que ma saison reprendrait en mars avec des portraits de famille et des mariages.

J’avais déjà fait quelques sessions de portraits de famille quand les premiers signes du Covid-19 sont apparus en Europe. Bien que j’aie tenté de garder mon calme et de rassurer mes clients sur le fait qu’on pouvait encore sortir faire des portraits, la situation n’a fait qu’empirer, et je suis passé si rapidement de pouvoir travailler en extérieur à ne plus pouvoir travailler du tout que j’en suis resté sans voix.

Soudainement, tout s’était arrêté pour trois semaines… Sept semaines plus tard, nous sommes toujours à l’arrêt. Le 17 mars, la Belgique s’est enfermée dans un confinement “light”: pas d’école, pas de crèche, pas de travail et les voyages non-essentiels interdits. Les couples ont toujours le droit de convoler, mais personne n’a le droit d’assister aux mariages: pas de témoins, pas de famille, et pas de photographe. Tous les lieux de réception sont fermés en attendant de savoir quelles mesures devront être prises pour qu’ils puissent ré-ouvrir. Il n’est pas impossible que des cérémonies plus intimes soient autorisées cet été, mais c’est incertain.

En Belgique, nous avons une tradition de longues journées de mariage avec beaucoup de nourriture, de boisson, de danse, et absolument aucune distanciation sociale. Pour être honnête, je ne pense pas que ça sera autorisé de sitôt. Avec un peu de chance, nous aurons des évènements plus longs à partir de septembre, mais pour l’instant ce n’est que de la speculation.

Après avoir pris mes marques les premières semaines, j’avais fini d’éditer toutes mes images et la photographie a commencé à me manquer. Surtout la façon dont une image peut provoquer de fortes émotions. J’ai vu l’idée de portraits devant la porte ou à la fenêtre émerger en ligne. Avec mes enfants, j’ai commencé à faire beaucoup de promenades à pied ou à vélo et j’ai commencé à faire des portraits de nos voisins debout devant leurs portes.

Après en avoir posté quelques unes, de plus en plus de gens ont commencé à demander ces portraits et j’ai commencé à planifier des balades plus longues et plus lointaines. En planifiant nos sorties, je ne me demandais jamais à quelle heure je prendrais la photo ou comment serait la lumière. Je leur envoyais un SMS et en arrivant avec mes enfants, je prenais cinq images et c’était dans la boite. Ca prenait 30 secondes. Et c’est cette simplicité que j’aime à propos de cette série.

Presque tout le monde est enfermé et ressent la même chose. Mais ces 30 secondes les ont fait sourire et penser à autre chose. Des familles m’ont confié avoir attendu toute la journée mon message, et ils étaient ensuite tellement reconnaissants pour leur image. Beaucoup de monde m’a contacté pour me dire que cette série leur avait énormément plu. C’est un de ces moments où j’ai pu apprécier la puissance d’une photo, et tous ceux qui suivaient cette série se sont sentis connectés les uns aux autre.

J’en suis à plus de 100 portraits, qui m’ont permis de développer mon réseau et ma notoriété locale et d’avoir des publications à propos de cette série. J’espère pouvoir en profiter pour toucher plus de familles et faire davantage de petites sessions, qui permettront de compenser une partie des pertes dues à toutes les annulations de mariage.

C’est, et ça continuera à être, une année étrange pour tout le monde.

 
 

Stijn Willems is a wedding and Family Portraits Photographer based in Belgium

Original text:

During our low season our son was born, our third child and during the beginning of the year I took my time to finish all my edits and spend time at home. Thinking I would start again in March with family session and weddings.

I think I just did a few family sessions and the first signs of COVID-19 in Europe were emerging. Trying to keep calm and letting clients know that it will be okay, we can still shoot outside, it got worse and worse, and from just having sessions outside to no session at all went so quick I was a bit dumbfounded.

Suddenly everything had to stop for 3 weeks... this has already become more than 7 weeks and we are still counting. On March 17thBelgium wentin ‘light’ lockdown.This meant no school, no daycare, no work and all non-essential travel not allowed.Our couples are still allowed to get married at the city hall but nobody is allowed to attend, no witnesses, no family and no photographer. All venues are closed and we are still waiting on which measures need to be taken for those venues to re-open. Perhaps this summer some intimate ceremonies may be allowed but I am not sure.

In Belgium we have a tradition of long wedding days with lots of food and drinking, dancing and absolutely no social distancing. To be honest I do not expect that this will be allowed again soon. Hopefully we can have some longer days starting September but for now it is all speculation.

After things settling in those first few weeks,I finished all my edits and I started to miss photography. Especially how strong an image can invoke emotions.I saw the idea of window/door portraits surfacing online.With my kids I started going on lots of walks or bicycle rides and started shooting some door portraits of our neighbours standing outside. After posting a few online more people started to request these portraits and I started planning longer and bigger walks and bicycle trips.

When planning our trips I never planned when I would do it or how the light would be. I would send them a text and when arriving with the kids I took about 5 images and that was it. This took about 30 seconds.

And it is this simplicity that I like so much about it. Almost everybody is locked in their home and feel the same. But these 30 seconds makes them smile and enjoy something else. Some families told me they were looking forward to it all day, waiting for my message, and afterwards they were so grateful with their image.I also received so much feedback of other people who enjoyed this series so much.For me this was a moment where I could appreciate the power of a photograph, it also made everybody following this series feel connected with each other.

So far I shot more than 100 portraits which helped me to gain a bigger local following and have some articles written about this series. I hope that I can use this momentum to reachmore families and book more small sessions to cover a little of the loss due to weddingsbeing cancelled.

It is and will be a weird year for everyone.

www.stijnwillems.com

www.instagram.com/stijnwillemsphotography

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Séries photo Julien PASTERNAK Séries photo Julien PASTERNAK

Ma vie en 16/9eme si près, si loin - Valérie Simonnet

Valérie Simonnet nous fait le plaisir de partager un extrait de sa série photo “Ma vie en 16/9ème, si près, si loin”, réalisée pendant le confinement depuis sa fenêtre, comme quoi il n’est pas toujours indispensable d’aller au bout du monde pour faire de très belles images. Vous pouvez admirer une partie de ces images ici-même, sur sa page Facebook et prochainement dans une exposition et un livre qui arriveront à la fin du confinement, plus de détails en fin d’article.

Je laisse la parole à Valérie.


Comme beaucoup d’urbains j’habite une barre devant une autre barre.

Il existe une règle non écrite mais tacitement respectée dans les grands ensembles qui est de ne pas regarder chez le voisin comme on ne fixe pas des seins nus sur une plage (Kaufmann). On ne regarde pas, d’abord pour se protéger soi. Ne pas regarder c’est pouvoir s’imaginer que l’on ne vous regarde pas, c’est préserver ce qui est si rare dans ces milieux, l’intimité.

Un certain virus en me privant d’une possibilité d’exogamie photographique m’a contrainte à réinvestir ce qui était si près et si loin, si tabou.

Pendant le confinement j’ai donc photographié les fenêtres qui me faisaient face pour ne pas devenir folle et ne pas sombrer dans le ridicule de me photographier le nombril.  Pour continuer de travailler, trouver un lien avec moi et les autres qui me manquent tellement, j’ai regardé ce que l’on ne devait pas voir. J’ai enfreint la règle du droit à l’intimité pour tenter de nourrir mon besoin de lien, de dialogue. 

Depuis 10 ans je photographie l’abandon de l’homme dans la ville grouillante et tout d’un coup quand la ville est soudain dépeuplée non plus comme une dystopie mais comme une réalité,  m’est venue le besoin, l’exigence et le droit, de tacher d’attraper, peut être pour le sauvegarder quand il le perd, l’intime de l’homme.

C’est tout naturellement que m’est venue l’idée du format. 16/9eme.   16/9 eme c’est le format des fenêtres de mon ensemble mais c’est surtout le format photographique des grands paysagistes américains, celui des espaces infinis. Pour aborder le tabou de  l’intime je voulais paradoxalement faire dans le grandiose, le spectaculaire. Magnifier la démarche et éviter le trou de serrure sordide du voyeur au téléobjectif. Je voulais chaque image comme une fable, une allégorie qui échappe au temps et au contexte comme je souhaitais m’en arracher moi-même. Parvenir à décoller du réalisme documentaire pour offrir une émotion intemporelle, un souvenir de ce moment arraché au temps.

Beaucoup de difficultés dans ces prises de vues comme toujours avec les reflets. Les distances focale entre les plans de fenêtre, d’appartement et ceux des reflets, souvent à plus de 100m rendent les conditions de mise au point extrêmement acrobatiques surtout en condition de lumière difficile. Heureusement il faisait souvent très beau.

A chaque cliché je me posais la question du droit à l’image, du droit à l’intimité et à la tranquillité de ces personnes mais plus encore de la qualité de mon regard sur mes voisins, mes semblables. Avais-je quelque chose à dire de leur intimité ? 

De leur intimité assurément non, de la mienne semble-t-il beaucoup. On ne photographie jamais que soi. Ces images de mes voisins, je m’en suis rendue compte très vite, ne parlaient que de moi, de mes rêves, de mes visions, de mes angoisses et de mes ennuis.

Au sens propre comme au sens figuré puisque ce que je voyais dans les fenêtres plein nord de mes voisins c’était le reflet de mon propre immeuble.

 
 

Valérie Simonnet       contact@simonnetvalerie.fr

10 photos issues d’une série de 100

http://www.simonnetvalerie.fr

instagram : simonnetvalerie

La série a été remarquée et va donner lieu à une exposition à une date pour l’instant indéterminée en fonction de la reprise des événements culturels et à un livre auto édité qui devrait sortir pour le déconfinement le 11 mai.

http://www.voir-et-dire.net/?Valerie-Simonnet-Ma-vie-en-16-9

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Séries photo Julien PASTERNAK Séries photo Julien PASTERNAK

Covid diaries - Alexis Paoli

Alexis Paoli partage quelques images de sa série photo “Covid Diaries”, réalisée pendant le confinement, et nous en raconte le making of .

Alexis Paoli partage avec nous sa superbe série “Covid Diaries”, dans laquelle il photographie Paris vidé de ses habitants pendant le confinement lié au Coronavirus en mars et avril 2020. Vous pouvez retrouver l’ensemble de la série sur sa page Instagram, et j’espère très fortement qu’elle deviendra un livre dans un avenir proche.

Vous pouvez retrouver l’épisode du Podcast qui lui a été consacré ici.

Si vous voulez soumettre une série photo pour publication, vous pouvez nous contacter à cette adresse.

Je laisse la parole à Alexis.

Le vendredi 13 mars j’avais réalisé mes derniers clichés pour un client, un repérage pour une séance life style dans Paris prévue pour la semaine suivante. En un weekend tout a changé. Le 16 mars dans la journée, mon agenda se vide alors que les annulations s’enchainent. Nous attendons tous l’annonce du confinement. Ma première pensée est qu’il faut absolument que je fasse des photos.

Depuis 2008, année où j’ai décidé de devenir photographe, je ne photographie presque que la ville. De l’architecture tertiaire à la street  photography, sujet de commande ou série personnelle, elle est mon unique sujet. Il faut que je documente cette période. 

Problème : je n’ai pas de carte de presse et je sais déjà que je ne pourrai passer les contrôles sans. J’appelle le rédacteur en chef de la revue Office et Culture qui a, par le passé, publié mes photos et lui propose mon sujet. Dix minutes après, je reçois une lettre de mission. C’est grâce à ce sésame que je pourrai me lancer dans cette série.

Je veux pouvoir prendre mon temps, faire des cadrages soignés, réfléchis, des vues larges. Je choisis le 24mm à décentrement associé au 5D Mk IV et un trépied. J’aime le rendu de cette optique, la possibilité de décentrer l’image, la focale ni trop serrée ni trop large et aussi sa mise au point manuelle. 

Comment photographier la ville confinée ? Comment montrer notre ville déserte ? Quels lieux choisir ? D’avantage que le vide, je veux montrer l’absence par mes choix de lieux et de cadrages. Il faut que l’image soit plus qu’une vue urbaine privée de sa population. Je débute par les grands lieux touristiques parisiens, les grandes avenues, les places… tous ces lieux qui d’habitude vivent 24h sur 24.

Pour prévenir le risque, je décide de limiter mes séances, seulement 2 par semaine. Chaque sortie fait l’objet d’une préparation, je définis un itinéraire. L’idée est de limiter au maximum les transports en commun, et de sillonner Paris à pied.

La confrontation avec le sujet est impressionnante. Encore d’avantage que le vide, c’est le silence qui écrase la ville. Le brouhaha urbain s’est tu. Les déplacements se font rapidement, travailleurs en route vers le labeur et habitants en quête de ravitaillement ou d’exercice. La rue n’est plus le lieu de la vie en société, elle n’est plus qu’un lieu de passage. Les seuls encore visibles sont les laissés pour compte.

C’est beau mais c’est dur. La ville vide est un lieu absurde, privé de sa fonction. Les avenues abandonnées  et les places désertes offrent des vues uniques, l’architecture est comme mise sur un piédestal. Mais sans habitants tout cela n’est plus qu’un décor que j’ai hâte de voir se remplir de nouveau.

Merci à tous pour vos retours, commentaires, likes et partages… Depuis le 1er jour, vos encouragements me donnent la force d’aller chercher ces images uniques, de créer ce témoignage visuel pour le futur.

 
 
 
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